Jacques Mawas

LE DESTIN DE JACQUES MAWAS

Après avoir lu et relu les articles parus sur le Docteur Jacques Mawas, on peut dire avant tout :
il est un médecin. Né à Tanta en 1885 sur les bords du Nil d'une famille française, il a eu une enfance heureuse. Aîné de six enfants, rien ne le préposait à devenir médecin. Un grand ami de la famille lui fait entrevoir ce qu'un médecin peut apporter à la misère humaine ; alors il est décidé :
"Je serai médecin".
Il part à Beyrouth, puis en France : Montpellier et Lyon. Là, première étape médicale.
Subjugué par un cours du Professeur Renaut sur la lymphe, il comprend que l'histologie est la base de toutes connaissances médicales, et il décide alors d'être histologiste. Il s'initie à l'ophtalmologie chez le Professeur Etienne Rollet. Très apprécié à Lyon, on l'envoie à Paris à l'Institut Pasteur avec une recommandation pour le Docteur Roux, grand biologiste, assistant de Louis Pasteur. Il y restera deux ans. Esprit éclectique, il se passionne conjointement pour l'Egyptologie, l'Astronomie, les arts, la botanique, la gastronomie...

LE HASARD

Lors d'une promenade aux Buttes Chaumont, il découvre la Fondation Adolphe de Rothschild dont il avait entendu parler. Il entre, demande à visiter... les laboratoires étaient vides et il prend conscience de ce que l'on peut en faire. Là, tout s'enclenche, il demande à être reçu par le Baron Edmond de Rothschild, soutenu par le Professeur Rochon Duvigneaud.
Il est nommé en 1911 Chef du laboratoire d'histologie. Esprit rapide, clair, précis, de caractère jovial, travailleur acharné, il fait partie de nombreuses sociétés savantes où il rencontre les plus grands scientifiques - Son chemin continue : communications, discussions, ses idées sont quelquefois critiquées mais toujours admises. Il a joué un rôle majeur dans la classification des tumeurs, notamment pour le " Rétinocytome ". Naturellement, il est nommé Chef du service clinique d'ophtalmologie à la Fondation et plus tard, médecin-chef.

Il ne sépare jamais la Recherche et la Clinique. C'est la priorité dans sa vie.

Il faut bien citer une anecdote entre autres : "la cataracte de Monet" que tout le monde connaît. Contrairement aux idées reçues, il n'a pas opéré le peintre Monet qui voyait tout bleu après son opération de cataracte. Mais, après réflexions, il lui a prescrit des verres jaune-vert afin de revoir les "rouges".

Jacques Mawas restera jusqu'à l'extrême limite pionnier de la recherche médicale, son particularisme fait de lui un homme inclassable qui nous laisse un souvenir gai et délicieux.


Monique Delacour